Au-delà de la sobriété numérique : une réflexion sur le développement durable

Par Eliane Bourque

La sobriété numérique est un sujet de plus en plus abordé par les compagnies en technologies de l’information, les archivistes et les spécialistes numériques. Visant à réduire l’impact environnemental de notre utilisation technologique, ce concept tire ses fondations dans un mouvement beaucoup plus large : le développement durable. 

La notion de développement durable n’est pas nouvelle. Établie en 1983 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, sa définition va comme suit : « un développement qui répond aux besoins actuels sans nuire à la capacité des générations futures de répondre aux leurs. » (source : Agence de la santé publique du Canada) 

En 2023, que faire de toutes les alertes environnementales quant à l’utilisation de la technologie? Faut-il paniquer? Tout changer? La réponse est quelque part entre les deux.

Les différentes notions du développement durable

Qu’est-ce qui fait que le développement durable est un concept plus large que la sobriété numérique ?  

Le développement durable comprend différentes notions qui vont au-delà de l’environnement. Il pense aussi aux répercussions sociales et économiques, mettant en jeu l’équité, la viabilité, et la viabilité des solutions qui nous permettront d’attendre une véritable durabilité dans le temps. Il implique également la place de la collectivité comme agent de changement, en plus de nuancer les impacts locaux, versus les impacts globaux. 

Les limites de la sobriété numérique

Il va sans dire que la sobriété numérique n’a rien de négatif. Au contraire, cette approche propose plusieurs solutions concrètes afin de réduire l’impact environnemental de la technologie de l’information. Par exemple, on suggère une gestion de courriels efficace pour éviter l’encombrement des serveurs, une conception « verte » de pages web pour diminuer la consommation de bande passante, ainsi qu’une saine gestion de l’information.  

Là où la sobriété numérique se veut bienveillante, elle laisse cependant place à beaucoup de questions. Si l’on peut adoucir les maux technologiques actuels, est-il possible de les éliminer complètement ? La demande constante d’information disponible et créée en continu met une pression qui ne cesse d’augmenter sur les systèmes. Dépassant la gestion intelligente des courriels, le domaine de la technologie de l’information, surtout de l’archivage électronique, est appelé à changer. 

Par exemple, on attend des archives numériques, soit des documents inactifs, qu’ils soient disponibles aussi rapidement que des documents actifs (donc dans un format le moins compressé possible, et sur une infrastructure efficiente) ET qu’ils respectent les avancées technologiques en termes de qualité. Est-ce réaliste? Est-ce durable? Est-il vraiment inacceptable d’attendre quelques heures, voire quelques minutes, pour obtenir un document archivé? Au nom de la planète et des générations à venir, ces questions s’imposent. 

Quelques pistes de réflexions pour demain

Chaque petit geste compte. Même si l’action de supprimer ses courriels obsolètes a ses limites, il n’en reste pas moins que l’importance de cette bonne pratique est non négligeable! 

Pour la gestion de l’information des prochaines années, le milieu de l’archivage numérique devra se questionner ensemble. La solution se trouve-t-elle, par exemple, dans la suppression de documents selon le calendrier de conservation et les durées de conservation qui y figurent? 

Ou encore, pourrons-nous améliorer la situation en mettant en place une politique de migration de fichier locale basée sur une évaluation rigoureuse des impacts versus l’importance du contenu, plutôt que de se fier uniquement aux recommandations émises par les logiciels de préservation numérique? 

L’avenir nous le dira! 

Entre-temps, vous pouvez contribuer! Les courriels, documents, données et autres informations numériques gagnent à être gérés efficacement.

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